Haptonomie

Je suis sage-femme depuis l’âge de 21 ans et j’ai voulu faire ce métier car je pressentais quelque chose de très profond à soutenir et accompagner dans « naissance », mais aussi, de si émouvant…

Toutes ces années hospitalières en salle de naissance ont éveillé mes perceptions, au service des femmes que j’ai accompagné.

J’ai réellement découvert l’haptonomie durant ma grossesse.
Ce furent des moments si paisibles qui me posaient, me calmaient et m’apportaient beaucoup de joie. Finalement les seuls vrais moments où je n’étais pas anxieuse, je m’en souviens encore.

« Vivre du bon avec son enfant », c’était formidable.

Sensible à tous ces bons vécus et consciente de l’importance que cela représentait, j’ai décidé de me spécialiser dans cette voie si humaine.

Pour répondre à cette question, il faut tout d’abord que je vous éclaire sur l’haptonomie.

Il est toujours difficile de parler de l’haptonomie car c’est un vécu perceptif et sensible. C’est en vivant l’expérience que les mots prennent sens. L’haptonomie est la rencontre affective entre les êtres, dans la présence.

L’accomapgnement en haptonomie pré et post natale est un projet beaucoup plus vaste qu’une simple préparation à la naissance.
C’est un accompagnement de la parentalité qui commence tôt dans la grossesse et se termine quand l’enfant se met debout et marche.

Cet accompagnement favorise le développement des liens affectifs entre le père, la mère et l’enfant (Triade) en leur permettant de vivre une relation de tendresse dès le «giron maternel».
Il permet à l’enfant d’acquérir très tôt une sécurité de base, source d’autonomie, de capacité à communiquer, de confiance en lui et son entourage.

Les parents dans la tendresse et ensemble dans un contact doux, plein d’amour, à travers le giron de la mère, vont faire sentir toute leur affection à leur efnant.
L’enfant se sent aimé, il le sent et le vit profondément «dans sa chair» à travers le toucher tendre des parents.

C’est un vécu perceptif et sensible, ce n’est pas intellectuel, on oublie de penser, on sent ce qui se passe.

Si tout le monde est affectivement PRÉSENT autour de l’enfant, dans ce sentiment de lui faire un câlin, l’enfant vient à son tour rencontrer ses parents, se déplace sous leurs mains pour faire un câlin. Sinon ça ne se passe pas …

Ce contact est souvent très émouvant et très joyeux quand les parents découvrent, la première fois, que leur enfant vient à leur rencontre et répond à leur invitation.
Cet état affectueux, dans lequel se trouve les parents lors de cette rencontre procure chez la mère une profonde détente.
Au fil des séances elle développe sa confiance pour vivre sa grossesse et faire naître son enfant, soutenue affectivement par le père.
Tous les deux autour de l’enfant pour le faire naître : une vraie petite équipe qui va donner confiance à l’enfant pour se mettre en mouvement, pour Naître.

L’haptonomie accompagne toutes les femmes et toutes les situations de grossesse, et ceci depuis la conception, dans la présence du père. Les femmes anxieuses sont souvent très apaisées en vivant les séances, et découvrent, souvent, beaucoup de confiance en elle.

Dans les situations pathologiques comme les menaces d’accouchement prématuré, les problèmes malformatifs, les fausses couches, les interruptions médicales de grossesse, etc. Elle est d’un soutient précieux. La sage-femme haptonome s’en sert tout le temps, même sans la nommer.

En fait, l’haptonomie peut se débuter très tôt, même avant la première écographie de 12 S.A..
Mais le plus souvent, l’accompagnement démarre après cette première échographie, entre 13 et 16 S.A. au plus tôt dans la grossesse pour permettre la maturation de cette relation affective.
Au-delà du 6ème mois, le temps sera trop court pour que les parents et l’enfant mûrissent grâce à ces expériences de tendresse vécues ensemble, et tirent tous les bienfaits possible de l’haptonomie.

Cet engagement affectif autour de l’enfant doit se répéter entre les séances et maturer au fil des séances pour devenir de plus en plus profond et progresser au fur et à mesure de la grossesse et de toutes ses étapes.
Au fil des rendez-vous avec l’accompagnant, les parents ressentiront et prendront conscience de tous ces changements corporels (relâchement profond dans la giron et dans tout le corps), accompagnent cet état si affectueux adressé à l’enfant.

Comme vous l’avez compris, la présence du père au cours de l’accompagnement est essentielle parce qu’il prend sans retard sa place dans la relation qui le lie à son enfant, au plus grand bénéfice des trois membres de la triade.

Lors des séances, la mère est confortablement allongée sur le lit, le père autour de la mère. Ils vont ensemble s’adresser à l’enfant au travers d’un contact doux et tendre autour du giron maternel.

Avec l’haptonomie, les pères découvrent qu’ils ont un rôle très important. Ils sont le soutien affectif si précieux de la mère et de l’enfant.

L’haptonomie permet aux parents de sentir combien, dans cet état de tendresse (présence affective) autour de leur enfant, « s’opère chez eux un changement de tonus dans tous leurs tissus, qui deviennent plus moelleux, car les vaisseaux sanguins se dilatent, les hormones circulent mieux. À travers ce phénomène, on se sent entier, dans une détente profonde et un sentiment de complétude qui facilite la rencontre. C’est valable pour le bébé qui habite une maison de muscles et de facias, comme chez la mère et le père.
C’est ce que l’on va chercher avec l’haptonomie : Un langage non verbal subtil qui s’installe entre parents et enfant. Cette détente chez la mère va lui permettre, concrètement, d’inviter son enfant à venir vers son cœur, vers le père, et l’enfant va y répondre. » cf. Catherine Dolto.

Au fil des séances, le couple va développer et faire mûrir cette qualité de présence autour de l’enfant dont on vient de parler, et intégrer des gestes autour de la mère dans la présence et l’être ensemble.

En voici des exemples :
Les modelages : ils sont pratiqués par la sage-femme puis par le père. Ils apportent du bien être à la mère, et plus tard au bébé après la naissance.
Les centrages du bassin : ils apportent un changement de tonus, une détente et un bien être dans le bassin et dans le dos.
Les enroulements : dans un seul mouvement, on invite la femme à « enrouler son bassin » et on invite son enfant à se poser vers l’arrière.
Par leur répétition, on soulage les tensions chez la mère et on apprend à l’enfant comment prendre le chemin, le jour de la naissance.

Quand les parents ont senti l’être ensemble avec l’enfant, lorsqu’ils s’adressent à lui comme à un sujet, à travers un contact tendre, et qu’ils prennent conscience que leur enfant leur répond, ils vont faire maturer la profondeur de leur présence affective au fur et à mesure des séances
Vivre le bon de ce changement de tonus qui amène vers un plein relâchement, une grande détente, quand on est présent à l’enfant, et favorisera la dilatation du col.

Tout naturellement, ils seront pleinement engagés affectivement autour de l’enfant au moment de la naissance, en lui donnant sécurité, et en soutenant le bébé dans son désir de naître quel que soit le mode de sa naissance (accouchement naturel, extraction instrumentale, accouchement sou péridurale ou césarienne).

Les parents accompagneront leur enfant sur le chemin de SA naissance, telle qu’elle sera.

Références
– « Parce qu’ils ressentent leur bébé » par le contact et la présence, ils savent quoi faire. » Amélie, sage-femme en bretagne
– À partir du moment où ses parents l’invitent à répondre, il devient un sujet, leur enfant. Tous les gestes des parents guidés de manière haptonomique par la sage-femme le préparent à aborder la vie de manière confiante et sécure, et à affronter le difficile ‘challenge’ de sa naissance et au-delà.
Cultivé en haptonomie prénatale, la ‘sécurité’ affective acquise avant la naissance est un bagage précieux pour toute la vie de l’enfant à naître.
Pour la future maman, on la prépare à devenir mère et à affronter ses peurs et ses douleurs (ce qui permet d’éviter bien souvent le baby blues et les risques de dépressions post partum).
Et pour son ou sa conjoint(e), on lui permet d’endosser activement son rôle auprès de la mère et de l’enfant. »

L’écueil le plus fréquent est de vouloir comprendre avant de sentir, car c’est ressentir qui permet de comprendre.

Il est très important que les parents, ensemble, aient le déiste de vivre cette expérience.
Si le père vient pour faire plaisir à la mère pour le couple, et n’en a pas lui-même le désir, la séance ne pourra pas se vivre de façon optimale, et l’haptnomie n’aura pas été comprise. au risque d’en parler de façon inappropriée.

Il faut respecter le souhaite de chacun.

Si le désir est bien là, bien vivant pour le couple, l’aventure peut être enrichissante.,, et une découverte importante !
Mais chacun d’entre nous aura des mots différents pour la décrire.

Le ressenti de chacun sera le moteur de ces mots.