Haptonomie pré et post natale
Une rencontre affective avec bébé
Bonjour Amélie,
Peux-tu te présenter et nous dire comment tu en es venue à proposer du Pilates aux femmes enceintes?
Après une première vie dans le marketing, j’ai changé de voie pour faire du bien aux gens en me formant à la méthode Pilates.
Dans le cadre de cette formation, je devais rédiger un mémoire de fin d’étude et il était évident pour moi qu’il parlerait des femmes enceintes.
Le sujet de la maternité m’a toujours beaucoup fascinée et passionnée. C’était donc une évidence pour moi de mettre les bienfaits de la méthode pilates aussi au service des mamans.
Pourquoi as-tu ressenti le besoin de compléter ta formation Pilates avec la méthode De Gasquet. Qu’est-ce que cela apporte dans le cadre de la grossesse?
La formation initiale en Pilates aborde de nombreuses pathologies physiques et nous apprend à les appréhender plus ou moins en profondeur selon les spécialités.
En revanche, concernant la maternité, c’est assez peu détaillé. Il fallait que je fasse une formation complémentaire sur le sujet pour bien comprendre les enjeux complexes de cette période si particulière pour les femmes.
La méthode De Gasquet est une référence aujourd’hui en France et dans le corps médical. Je me suis donc tournée vers l’Institut De Gasquet pour apprendre la physiologie de la maternité et me former à la pratique physique en pré et postnatal.
C’est un cadre vraiment précieux pour comprendre ces qui se passe pendant la grossesse et après, comment gérer les différentes problématiques physiques qui peuvent survenir, comment s’adapter à ce public si spécifique.
En quelques mots, à quoi ressemble une séance type?
Nous commençons toujours la séance par un état des lieux : comment on se sent, quelles sont les douleurs ou inconforts du moments, les questionnements ou inquiétudes éventuels à l’approche de l’accouchement.
Cela me permet d’adapter le cours aux besoins de chacune et sur cette base nous commençons les exercices mêlant étirements, renforcement musculaire adapté et postures permettant de soulager les douleurs du moments.
J’attache aussi beaucoup d’importance à expliquer la physiologie à mes clientes pour qu’elles comprennent ce qui se passe dans leur corps.
Nous terminons généralement la séance par quelques minutes de méditation et de respiration, outils précieux pour la gestion de la douleur notamment.
À partir de quel moment peut-on commencer cette pratique et jusqu’à quand peut-elle être poursuivie dans le contexte de la grossesse?
Du début à la fin de la grossesse pour ce qui est du prénatal.
Plus on commence tôt, plus on se donne le temps d’intégrer des réflexes de respiration et de confiance notamment pour le jour J.
Je recommande de manière générale de pratiquer exclusivement une activité physique adaptée à la grossesse dès le 4e mois.
Pour l’accompagnement postnatal, les cours sont possibles dès le retour de la maternité et jusqu’à 6 mois voire plus si le besoin se fait sentir.
Récupérer après une grossesse prend du temps.
Y a-t-il des précautions, des adaptations ou des contre-indications selon les trimestres ou les situations?
De manière générale, tout ce qui sollicite trop fortement les abdos, est source d’impact (course à pied, équitation) et met la pression sur le périnée (port de charges) et déconseillé.
Bien sûr, chaque grossesse est différente et pour certaines, tout semblera très compliqué dès le 3e mois de grossesse quand d’autres se sentiront toniques jusqu’au terme…
Je sais c’est injuste donc raison de plus pour apprendre à s’écouter, à faire en fonction de soi et pas en fonction des trends qu’on voit passer sur les réseaux et de se faire accompagner par des professionnels bien formés qui pourront vous proposer des choses adaptées à chacune.
Quels bénéfices observes-tu le plus souvent chez les femmes enceintes accompagnées (sur le plan physique, émotionnel, postural…)?
D’abord une réduction immédiate des douleurs à la fois par la mise en application des bonnes postures au quotidien et des exercices plus ciblés pour chaque petit maux de grossesse.
Ensuite, de la détente grâce notamment à la respiration et aux étirements qui, là encore, permettent de calmer l’esprit, de mieux gérer sa relation à la douleur et d’agir concrètement sur elle.
Enfin, les mamans gagnent en sérénité et en confiance !
Elles comprennent mieux le fonctionnement de leur corps, savent comment l’aider et intervenir si besoin et tout ça leur donne un vrai pouvoir.
Elles deviennent véritablement actrice de leur grossesse, de leur bien-être et donc de leur accouchement à venir.
Ça les apaise beaucoup.
Comment le Pilates, mêlé à la méthode de Gasquet, aide-t-il à prévenir certains troubles/symptômes liés à la grossesse (mal de dos, constipation, essoufflement, reflux, etc.)?
En respectant la biomécanique du corps et la physiologie de la maternité.
Souvent on pense que notre corps doit se plier à nos ordres comme une robot : être souple, être fort, ne pas avoir mal et ne pas de plaindre… Or, le corps est vivant et a son fonctionnement propre.
Si on respecte ce fonctionnement, si on l’écoute, on prend soin de lui et le considère comme un être en soi, alors on ne le maltraite pas et il ne nous fait pas mal.
Dans les cours, j’apprends aux mamans à bouger tout en respectant tout ça et de cette façon, le mal de dos, les reflux, la constipation, les jambes lourdes, les douleurs ligamentaires s’estompent.
Je leur apprends aussi à se muscler correctement pour entretenir le corps et son fonctionnement optimal; c’est fondamental surtout en vue du postpartum. On cible donc les muscles profonds, posturaux, les dos, les bras, les jambes… tout le corps en profite !
Est-ce que cela peut aussi jouer un rôle dans la préparation à l’accouchement?
Complétement !
L’accouchement est un marathon, on le sait. On ne court pas un marathon sans s’être préparée physiquement et mentalement: on a fait des 5, 10, 21km avant.
C’est pareil avec l’accouchement. Même si le corps « sait faire », il est illusoire de croire qu’il ne faut pas s’y préparer.
Quel est l’intérêt du Pilates en post-partum ?
Y a-t-il un moment pour reprendre cette pratique par rapport au périnée?
On peut reprendre dès la sortie de la maternité.
Le pilates va s’adapter à chacune suivant son stade de postpartum et le vécu de son accouchement (césarienne, instruments, déclenchement…)
La base du pilates c’est justement le renforcement des muscles profonds, dont fait partie le périnée. C’est donc une excellente façon de commencer sa rééducation en toute sécurité sans attendre 6 semaines.
Évidemment, tout se fait en douceur, comme toujours. Au début, il y a beaucoup de respiration (et c’est déjà un gros effort!) puis petit à petit on ajoute le travail des abdos, on referme les côtes et on remet en route tout le corps.
Il faut se donner du temps.
Nous avons eu le plaisir de faire en live avec toi et de parler de ce que tu proposes, où peut-on te retrouver et bénéficier de tes accompagnements?
Je donne cours en groupe ou en privé à Paris en studio, à domicile et en visio.
Les mamans peuvent me contacter via Instagram @pilatesfr ou mon site www.lepilates.fr
Quelles ressources recommandes-tu à celles qui souhaitent découvrir ces pratiques ou s’y initier pendant leur grossesse?
Sur mon compte Instagram je propose de nombreux exercices faciles à faire en 5min/jour pour se faire du bien pendant la grossesse.
J’ai également développé un programme d’accompagnement prénatal accessible en illimité pour aider les mamans à rester en forme pendant leur grossesse.
Un grand merci pour le temps que tu nous as accordé et pour tous ces éclairages sur les apports de la pratique du Pilates dans le contexte de la grossesse. Nous espérons que cela inspirera nos lectrices et que les hésitantes se lanceront dans l’aventure grâce à nos échanges. A bientôt Amélie !
Merci les filles 🙂